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mardi 4 décembre 2012

Avoir un enfant différent.....


Avoir un enfant différent.....

"On m'a souvent demandé d'expliquer ce que cela fait d'élever un enfant handicapé et d'essayer d'aider ceux qui n'ont pas partagé cette expérience unique à la comprendre,
à imaginer comment cela peut être ressenti.

C'est comme cela :
Quand vous allez avoir un bébé, c'est comme si vous faisiez le projet d'un fabuleux voyage en Italie. Vous achetez un tas de guides et vous faites de merveilleux projets : le Colisée, le David de Michel Ange, les gondoles à Venise. Vous apprenez même quelques phrases toutes prêtes en italien, c'est très enthousiasmant.

Après des mois d'attente impatiente, le grand jour arrive. Vous bouclez vos bagages et vous partez. Quelques heures plus tard l'avion se pose, et le steward annonce : «Bienvenue en Hollande».
«La Hollande ?!?!» dites-vous. «Pourquoi la Hollande ? J'ai réservé pour l'Italie ! Toute ma vie, j'ai rêvé d'aller en Italie !» 

- Mais il y a eu un changement dans le plan de vol.
On vous a fait atterrir en Hollande et vous devez y rester.

L'important, c'est qu'on ne vous ait pas conduit dans un endroit horrible, plein de nuisances, où règnent la famine et toutes sortes de maux, c'est seulement un lieu différent.
Aussi, vous êtes obligés d'aller acheter de nouveaux guides, d'apprendre une toute autre langue et de rencontrer des groupes de personnes que vous n'auriez jamais rencontrés.

C'est seulement un autre endroit, moins coté que l'Italie, moins idyllique que l'Italie, mais une fois installé et après avoir repris votre souffle, vous regardez autour de vous, et vous commencez à remarquer que la Hollande a des moulins à vent, que la Hollande a des tulipes et que la Hollande a aussi des Rembrandt.

Mais tous les gens que vous connaissez vont ou reviennent d'Italie et se vantent des moments merveilleux qu'ils y ont passé. Et tout le reste de votre vie vous direz : «oui ! c'est là que je voulais aller, c'est le projet que j'avais fait».

Cette souffrance ne s'en ira jamais, parce que la perte de ce rêve est vraiment une très grande perte.

Mais si vous passez le reste de votre vie à pleurer parce que vous n'avez pas vu l'Italie, vous ne serez jamais libre d'apprécier plein

Ecrit par Cindi Rogers (Colorado, états-Unis),
 mère de 2 garçons «X fragile»,
 pour le Congrès International de Mosaïques 
le 22 mars 1997, à Paris - La Défense.

Bonne semaine a toutes
et tous !




4 commentaires:

  1. C'est très bien dit et bien retranscrit car il est très difficile d'expliquer sa souffrance. (j'en sais quelque chose).
    D'ailleurs normalement ça ne s'explique pas ou du moins c'est très mal compris.
    Mais tu sais peut-être que certaines Maman italiennes ont rêvé un voyage en Hollande pour voir, les tulipes, les Rembrandt , les moulins a vent, les péniches et les canaux et sont restées en Italie et disant "oui c'est là que je voulais aller".
    Et pour finir permets moi de citer le grand philosophe Coluche.
    « On croit que les rêves, c’est fait pour se réaliser. C'est ça, le problème des rêves : c’est que c’est fait pour être rêvé. »

    Je t'embrasse très fort ainsi que Noah. Douce journée.

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  2. c'est si bien expliqué, je trouve ce texte très beau
    bisous Audrey

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  3. Bonjour Audrey, je crois que c'est la meilleur définition que j'ai lu.
    je vous embrasse tous les 2

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